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Célébrer le solstice d’été avec la sagesse Hopi

Dernière mise à jour : 18 juin



Sur la colline la plus haute, à la lisière du ciel et de l’invisible, les danseurs de paille accomplissent le rituel ancestral du Mumming. Autour du feu sacré, incarnation du cœur de l’univers, leurs silhouettes incarnent la mémoire du vivant, les cycles de la terre et les esprits des saisons.
Mumming: danse du solstice

Un feu d’Irlande, une mémoire de paille


Il y a quinze ans, j’ai marché sur une terre verte et battue par les vents, où les pierres parlent encore et où la lune éclaire les collines comme un visage familier. C’était en Irlande, un soir de solstice d’été, lors du tournage d’un documentaire sur les sorties de masques en Europe, en collaboration avec Matthieu Jaubert et Baptiste Buob, pour l’Association Nationale Cultures du Monde.


Je me souviens de cette nuit comme si elle battait encore dans mon cœur.


Au sommet de la colline la plus haute alentour, là où le ciel semble plus proche et la lune presque accessible, trônait un immense feu. Un feu sacré, dressé en hommage au Créateur. Il éclairait la nuit comme un cœur d’étoile revenu sur Terre.

 

Les danseurs arrivaient en silence. Des silhouettes presque irréelles, vêtues de paille, masquées de mystère, glissaient dans la pénombre. Le feu au centre les attendait. Autour de lui, en cercle, ils commencèrent à danser.


C’était le rituel du  « Mumming », une tradition celte très ancienne, à l’origine liée aux changements de saison, aux cycles de la vie, de la mort et de la renaissance. À travers le masque, le corps devient passage. Le danseur n’est plus lui-même : il incarne une force, un esprit, une mémoire collective. Les masques de paille, tressés à la main, rappellent les moissons, la terre nourricière, l’homme sauvage qui sommeille en chacun.


Chaque pas, chaque mouvement, semblait convoquer les esprits des ancêtres, les animaux, les saisons passées. La paille crissait, les corps se balançaient. Et au-dessus d’eux, suspendue comme une bénédiction, brillait une pleine lune éclatante.


Je n’étais plus là pour filmer. J’étais là pour me souvenir.


Quelque chose d’essentiel se jouait. Quelque chose qui parlait du passage. Du lien. De l’accord profond entre l’humain, la nature, les forces invisibles.


Le cercle, langage universel du sacré


Partout sur la Terre, les peuples racines honorent les passages par le feu, le chant, la danse et les offrandes. Vivre en lien avec les saisons, la communauté et l’invisible passe par la cérémonie. Elle n’est pas seulement un rituel : elle devient une manière d’habiter le monde avec conscience, une façon de tisser du lien entre les vivants, les éléments, les ancêtres et les esprits. Car la cérémonie, dans toutes ses formes, est un langage universel : celui du lien à l’invisible, à la Terre et aux cycles de la vie. 

 

Ces gestes anciens, ces cercles de feu et de mémoire, traversent les cultures et les continents. Portés par des peuples différents, ils sont animés par le même souffle sacré. Qu’elle ait lieu dans les collines d’Irlande ou sous le ciel brûlant d’un désert lointain, la cérémonie répond à ce besoin universel de reliance :  à la Terre, à l’invisible, et aux cycles de la vie.


À l’apogée de sa course, le soleil embrasse la Terre de toute sa lumière. Ce dessin célèbre le solstice d’été : le jour le plus long de l’année, point culminant de clarté, où la lumière touche l’âme du monde.
Cœur solaire

Sous le soleil du désert, les esprits dansent aussi


Bien loin des landes irlandaises, dans le désert d’Arizona, les Hopis célèbrent le solstice d’été avec une intensité tout aussi profonde. Cette saison marque le temps des dernières danses Kachinas (cf. article) . Ces esprits repartent dans leur monde à la fin juillet, lors de la cérémonie du Niman, mais déjà, au solstice, le seuil s’ouvre vers leur départ.


Les Kachinas sont plus que des esprits. Ils sont les messagers du monde invisible, les porteurs de pluie, de fertilité, de sagesse. Chaque année, ils reviennent dans les villages Hopis au moment du solstice d’hiver, et restent jusqu’à l’été. Pendant ces mois de présence, ils dansent, enseignent, veillent, rappellent à chacun le lien sacré qui unit les humains à la Terre, au Créateur, et aux cycles vivants.


Le solstice d’été : un moment clé entre lumière et renouveau

 

Le solstice d’été marque le jour le plus long de l’année, un point culminant de lumière où le soleil atteint sa plus haute position dans le ciel. Ce moment sacré invite à une pause profonde, à un arrêt symbolique dans le cycle naturel. C’est une occasion privilégiée pour se recentrer, faire le bilan de nos intentions, et accueillir le renouveau intérieur que cette lumière intense peut éveiller en nous. Chez les Hopis comme dans de nombreuses traditions, ce temps est célébré comme un seuil sacré entre ce qui a été semé et ce qui va bientôt mûrir.

 

Le solstice d’été est un moment particulier, empreint de mystère. Le mot lui-même vient du latin solstitium : le soleil qui s’arrête. Il ne s’agit pas d’un arrêt visible, mais d’un phénomène céleste : autour du 21 juin, le soleil atteint son point le plus haut dans le ciel à midi, et pendant quelques jours, la durée du jour semble ne plus évoluer. C’est comme une respiration suspendue dans le cycle solaire. Ensuite, très lentement, le soleil commence sa descente vers le sud, amorçant le retour vers l’obscurité de l’hiver.

 

Chez les Hopis, ce moment de bascule est bien plus qu’un phénomène astronomique. Il marque le point médian de l’année cérémonielle, un temps de purification et de recentrage. Comme le rappellent Grandmother Medicine Song et Heather Walize, dans un texte qu’elles ont rédigé ensemble :

« c’est une invitation à revenir aux intentions que chacun a formulées lors de la cérémonie de Wuwuchim ( Nouveau Feu) ce rituel sacré qui, au cœur du solstice d’hiver, fait renaître la lumière dans les foyers et dans les cœurs. Ce que nous avons semé à l’équinoxe de printemps, ces graines visibles et invisibles, dans la terre comme dans nos vies, demande aujourd’hui lumière, attention et engagement pour continuer à croître. »

 

Heather, qui transmet ces enseignements , célèbre le solstice d’été dans le Kentucky, en lien profond avec les rythmes naturels et les sagesses ancestrales.

 

Le solstice devient ainsi une pause sacrée entre deux souffles, un seuil où l’on vient réaffirmer ses engagements, clarifier son chemin, et reconnaître les blocages à transmuter. Tawa, le Soleil créateur, est alors honoré pour sa lumière, sa chaleur, et l’élan qu’il insuffle à toute croissance , en nous comme autour de nous.


 

Le solstice devient ainsi une pause sacrée entre deux souffles, un seuil où l’on vient réaffirmer ses engagements, clarifier son chemin, et reconnaître les blocages à transmuter. Tawa, le Soleil créateur, est alors honoré pour sa lumière, sa chaleur, et l’élan qu’il insuffle à toute croissance, en nous comme autour de nous.

 

Autour du feu sacré, on prie pour la pluie, pour que les nuages viennent bénir les cultures et purifier les chemins. Le maïs, maître spirituel du peuple Hopi, pousse à cette période dans les champs mais aussi dans les âmes. Ce qui s’élève de la terre reflète ce qui mûrit à l’intérieur. Le solstice devient le miroir d’un mouvement intérieur de maturation, un moment pour faire le point : vivons-nous selon les intentions que nous avions posées ? Marchons-nous toujours sur le chemin sacré ?

 

S’engager dans cette saison, c’est accepter le feu de la transformation. C’est laisser la lumière d’été nous traverser, éveiller notre esprit, et raviver la flamme intérieure qui donne sens à notre danse sur la roue de la vie.

 

Au cœur du désert sacré, les peuples Hopis honorent le solstice d’été par des danses rituelles, des prières et des offrandes. Le soleil, guide et protecteur, reçoit les chants, les gestes et les silences d’un peuple en lien avec la Terre et le cosmos.
Offrande au Soleil

Quand le soleil s’arrête, écouter le silence

 

Il y a quelque chose de bouleversant dans cette idée que le soleil, lui aussi, s’arrête. Qu’il suspende sa course, même brièvement, comme pour nous inviter à faire de même. Dans nos vies souvent pressées, linéaires, remplies d’objectifs, le solstice d’été est une invitation douce à ralentir et à écouter.

 

Écouter ce que notre corps sait déjà.

Ce que la terre murmure sous nos pieds nus.

Ce que notre cœur attend en silence, depuis longtemps.

 

C’est une période propice à l’alignement. Comme les Kachinas qui se préparent à repartir, nous aussi, nous pouvons marquer ce tournant intérieur : remercier pour ce qui a été semé, accueillir ce qui grandit en nous, et discerner ce qu’il est temps de laisser partir.

 

Je crois que ces temps de passage, aussi discrets soient-ils, nous transforment, et nous rappellent que nous sommes faits, nous aussi, de cycles, de recommencements, de lumière et d’ombre. Comme sur la roue de médecine, chaque saison a sa place, chaque passage son enseignement.

 

Le soleil au zénith n’est pas un aboutissement, mais un point de bascule, un seuil sacré.

Il nous invite à honorer ce qui est en train de mûrir,

à reconnaître ce qui s’accomplit…

et à nous préparer, déjà, au mouvement suivant.


Une sagesse pour affiner notre engagement

 

Et si, à ce solstice, nous choisissions simplement de nous arrêter avec le soleil ?

De lui offrir un instant de présence.

De lui dire merci.

 

Grandmother Medicine Song nous invite à poser un regard lucide et aimant sur notre chemin. Dans son texte coécrit avec Heather Walize, elle propose de nous interroger :

 

Quels aspects de notre vie ont besoin d’être purifiés ?

Comment vivons-nous actuellement ?

Nos intentions ont-elles besoin d’être affinées ?

Quels sont les blocages sur notre route ?


 Chaque étape du cycle est un passage à honorer, pour avancer en équilibre et demeurer en juste relation avec soi-même et avec les autres.


Revenir à l’essentiel

 

Il existe des lieux où l’on prend le temps d’écouter.

D’écouter la Terre, les saisons, les silences entre les mots.

Des espaces simples, où l’on se souvient doucement de ce que le vivant murmure.


🌞 Si ce chemin résonne dans ton cœur, rejoins-nous pour une célébration du solstice d'été sur Zoom

guidée par Satya ce samedi 21 juin à 16h30 (heure de Paris) 🌀🌺


Rassemblons-nous en cercle sacré pour honorer la lumière, le tournant de la roue,

et la sagesse de cette saison ✨🌕🌿


Tu peux aussi découvrir les cercles d’enseignement, les soins et les ateliers que je propose au Studio Yoga With You.

Ils s’inspirent des traditions ancestrales et de la sagesse de la roue de médecine, pour apprendre à marcher d’une manière juste, reliée, en paix.

 

Comme cette nuit de solstice, en Irlande, où les danseurs de paille tournoyaient autour du feu,

ou ces danses Hopis où la poussière et les plumes racontent ce que les mots ont oublié.

 

Car au fond, chaque saison nous enseigne la même chose : qu’il existe un temps pour semer, un temps pour mûrir, et un temps pour offrir ce que nous sommes devenus.

 

 

 

 
 
 

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