Chamanisme et naturopathie : la guérison vibratoire par les plantes sacrées
- Lorraine
- il y a 27 minutes
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Une rencontre entre deux sagesses : les plantes, la vibration, le vivant
En 2008, je suis partie pour la première fois dans la jungle amazonienne péruvienne, sur les terres des Shipibo-Conibo.
On m’avait dit qu’ils soignaient en chantant, en faisant des bains de plantes, en soufflant du parfum et du tabac.
Tout cela me semblait irréel, presque improbable.
Avant de partir, on m’avait posé une question : « Sais-tu ce que tu veux soigner ? »
Je n’avais pas de maladie particulière et je ne comprenais pas vraiment de quoi on parlait.
Pourtant, j’ai suivi cet appel, ce mystère.
Deux ans plus tard, j’ai commencé ce que les Shipibo appellent une diète d’apprentissage d’un an pour commencer à apprendre cette médecine et cette cosmovision. Un chemin d’initiation à la médecine des plantes sacrées, aux chants des Ikaros et aux soins chamaniques.
Depuis, ce lien avec les plantes et leurs chants ne m’a jamais quittée. Il m’a appris à écouter autrement, à sentir la guérison comme un souffle, une onde, une présence. Bien plus tard, j’ai retrouvé cette même perception vibratoire auprès des anciens Hopis : eux aussi parlent aux esprits, aux pierres, aux plantes, aux vents. Là aussi, tout est vivant, habité, porteur de messages et de médecine.

Le chamanisme et naturopathie : guérison vibratoire au cœur des plantes
Dans les traditions chamaniques, les plantes ne sont pas de simples remèdes.
Elles sont des esprits vivants, des êtres de sagesse.
Elles enseignent, soignent et guident, non par leurs molécules seulement, mais par la vibration qu’elles portent et transmettent.
Le chamanisme et naturopathie partagent une vision commune : la guérison ne passe pas uniquement par les propriétés pharmacologiques des plantes, mais avant tout par l’énergie, les vibrations et la relation directe avec les Esprits des plantes. Ces dernières sont des maîtres vivants, des entités avec lesquelles on dialogue dans un échange sacré.
Chez les Shipibo, ces plantes sont appelées « maestros » — des maîtres vivants.
C’est à travers la diète, cette retraite en isolement, en silence et en restriction, que l’on entre véritablement en relation avec elles.
Durant la diète, les rêves, les visions, le silence intérieur deviennent le langage par lequel l’Esprit de la plante commence à se révéler.
Le corps s’ouvre, l’âme écoute, et peu à peu, le chant naît : les ikaros, transmis dans l’invisible, que les guérisseurs chantent pour appeler l’Esprit de la plante et réharmoniser les énergies.
La guérison devient alors un dialogue subtil, un échange d’essence entre l’humain et le végétal, tissé dans la lenteur, l’humilité et la confiance.
Cette vision entre profondément en résonance avec les enseignements Hopi.
Eux aussi reconnaissent que chaque élément naturel — roche, herbe, eau, vent — porte une conscience, un souffle, une force, un Esprit.
Chez les Hopis, se soigner, c’est retrouver l’équilibre avec le vivant, honorer la Terre comme une mère, et écouter ce que l’invisible nous murmure.
Un jour, Grandmother Medicine Song m’a confié :
« Chez les Hopis, le medicine man ou la medicine woman demande toujours à la personne malade : depuis combien de temps n’as-tu pas chanté et dansé ? »
Souvent, c’est là que la racine de la maladie a pris naissance.
Dans leur récit de la création, il est dit que les humains doivent chanter et danser pour le Créateur. Ne plus chanter, ne plus danser, c’est perdre le lien avec Lui. Et c’est ainsi que la maladie survient.
Au cœur de ces deux sagesses, il y a la même vérité : la guérison est une histoire de relation, d’écoute et d’alliance avec les Esprits de la nature.

Une écoute silencieuse, un dialogue sacré
Bien que séparées par les forêts et les déserts, ces deux traditions nous rappellent que la Terre parle — encore faut-il apprendre à l’écouter.
Dans la jungle, le silence de la diète devient l’espace où les visions apparaissent, où l’Esprit de la plante chuchote, enseigne, transforme.
Chez les Shipibo, la diète est un acte de renoncement — renoncer au bruit du monde, aux distractions, aux habitudes.
L’écoute, c’est la clé.
Non pas une écoute extérieure, celle des conseils, des prescriptions, des avis, mais une écoute profonde, intime, née du silence intérieur.
Un retour à l’essentiel, à l’écoute des messages subtils qui ne se révèlent qu’en silence.
Ce silence qui permet à l’Esprit de la plante,
à la vibration de la Terre,
de se manifester dans le corps et l’âme.
Ce silence qui permet à la guérison de se déployer.
De l’autre côté du monde, dans les plateaux arides du Sud-Ouest, les Hopis pratiquent une forme d’écoute similaire. Ils écoutent attentivement chaque souffle, chaque murmure de l’invisible, dans le vent, dans la chaleur de la terre, dans le chant des oiseaux. Ils apprennent à lire les signes dans le vent, à écouter le chant des pierres, à marcher avec humilité entre les règnes visibles et invisibles.
Dans ces chemins sacrés, il ne s’agit pas de « faire » mais d’entrer en relation.
D’honorer. De demander la permission. De recevoir, sans forcer. D’être au service.
Le guérisseur est un intermédiaire, un traducteur, un allié des Esprits.
Que ce soit par le chant des ikaros ou par la prière hopi murmurée à l’aube, le soin est un acte d’amour envers le vivant.
Une manière de réaccorder l’âme à la fréquence du monde.
Chamanisme et naturopathie : quand la vibration soigne le corps
La naturopathie, comme dans le chamanisme repose sur un principe plus vaste : le retour à l’équilibre, à l’harmonie naturelle du corps.
C’est une médecine de terrain, d’écoute, d’ajustement subtil.
Le corps, comme la Terre, sait.
Il cherche l’équilibre à chaque instant.
Le rôle du praticien, comme celui du guérisseur, n’est pas d’intervenir à tout prix,
mais d’accompagner, de soutenir, de permettre.
Un bain de forêt, une tisane partagée en conscience, une respiration profonde,
peuvent suffire à remettre du mouvement là où tout semblait figé.
C’est cela aussi, la médecine vibratoire.
Une onde douce qui se propage dans le corps et l’âme,
et qui dit : « Tu peux revenir à toi. »
À la croisée du chamanisme et de la naturopathie,
il y a cette même attention au vivant.
Ce même respect du rythme naturel.
Cette même humilité face à l’intelligence du corps.

De la médecine personnelle à la médecine du monde
Il existe un pont subtilement tissé entre la guérison personnelle et la guérison collective.
Lorsque nous guérissons en nous-mêmes, nous participons à la guérison du monde. C’est une vérité qui s’inscrit dans les enseignements des traditions chamaniques et des cultures ancestrales. La transformation individuelle, lorsqu’elle est profonde et authentique, crée des ondes vibratoires qui résonnent bien au-delà de notre propre corps.
Dans la vision Hopi, chaque être humain a un rôle sacré à jouer dans la grande toile de la vie.
Ce n’est pas seulement un rôle qui nous relie entre nous, mais aussi un lien avec tous les êtres vivants, les éléments et les forces invisibles. En retrouvant notre propre équilibre, en nous reconnectant aux forces de la nature, nous devenons des porteurs de paix et de guérison pour le monde.
Lorsque nous sommes en paix avec nous-mêmes, lorsque nous sommes alignés, notre énergie rayonne et impacte ceux qui nous entourent.
Ce rayonnement ne se limite pas à des gestes ou des paroles : c’est un impact vibratoire qui modifie l’air que nous respirons, la terre que nous foulons, et les âmes que nous rencontrons.
Chaque acte de guérison personnelle est un acte d’amour pour le vivant, et cet amour se répercute, s’amplifie et touche l’invisible, tout comme la mer prend et relâche ses vagues.
Dans cette perspective, la guérison devient un acte politique et spirituel :
c’est remettre notre énergie au service du vivant. C’est, à l’échelle individuelle, honorer cette alliance sacrée que nous avons avec la Terre, les esprits, et les éléments.
C’est une responsabilité de vivre en harmonie avec les forces naturelles, de prendre soin de notre corps, mais aussi de ce qui nous entoure.
La pratique du soin vibratoire
Dans le chamanisme, le guérisseur n’est pas celui qui impose un remède, mais celui qui ouvre un espace, une voie vers la guérison.
Chez les Shipibo, les guérisseurs chantent les Ikaros, des chants sacrés, pour invoquer les Esprits des plantes et permettre à la vibration de réharmoniser le corps et l’âme. Ces chants tracent des motifs dans l’espace subtil, réaccordant le dessin énergétique de la personne.
Cette compréhension vibratoire rejoint profondément la sagesse Hopi.
Chez les Hopis, la vibration est aussi au cœur de la guérison. Le chant et la danse, piliers de leurs cérémonies, ne sont pas de simples expressions artistiques : ils sont une manière sacrée d’honorer le lien avec le Créateur, comme nous l’avons déjà évoqué.
Un enseignement ancien, issu des récits Hopis de la création du monde, parle des centres vibratoires du corps humain. Chaque centre est relié à un son spécifique, porteur d’un pouvoir de guérison.
Ces sons agissent chacun sur un plan — physique, émotionnel ou spirituel — pour réaccorder l’être avec les lois du vivant.
Pour en savoir plus je vous invite à découvrir deux articles publiés sur le blog, qui explorent en profondeur le soin, sa sagesse, et ses dimensions invisibles: – La guérison par le soin sonore et le tambour chamanique
Pour approfondir decouvrez l'enseignement, que je propose également à l'ouverture et à l’harmonisation des centres vibratoires.
Dans une autre approche, plus enracinée dans la matière, le naturopathe accompagne également les processus de rééquilibrage.
Il utilise les plantes médicinales, les respirations, les relaxations, les massages, pour soutenir le retour à l’harmonie naturelle.
Guérir, c’est retrouver le langage du vivant.
Celui qui se tisse dans le silence, la vibration et la gratitude.
C’est redonner sa juste place à l’Esprit, dans le soin comme dans la vie.
Et se souvenir que nous sommes des cellules du monde, appelées à chanter avec lui.
Comment approcher la guérison vibratoire dans votre vie quotidienne ?
Il n’est pas nécessaire de partir en Amazonie ou de recevoir une initiation d’un maître pour commencer à tisser un lien avec la guérison vibratoire.
Chaque jour est une occasion d’entrer en résonance avec le vivant.
– Chaque matin, écoutez en conscience un chant sacré qui vous touche.
– Marchez en silence dans la nature et offrez-lui une prière.
– Préparez une tisane avec gratitude, en vous reliant à l’Esprit de la plante.
– Le soir venu, notez un message de la nature reçu dans le silence.
Invitation
Si vous souhaitez approfondir votre lien avec le chamanisme et la naturopathie, je vous invite à rejoindre mes ateliers et cérémonies au Studio Yoga With You. Ensemble, nous explorerons comment les plantes, les éléments et les vibrations peuvent éveiller en nous les forces de guérison les plus profondes.
Je vous invite également à découvrir les cercles d’enseignement, les soins au tambour et les espaces de partage que je propose, et à nous rejoindre dans cette communauté en chemin, portée par la sagesse du vivant.
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