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De la cigarette à la pipe sacrée 4 : Quand le tabac murmure à l’oreille

Cet article fait partie d'une série consacrée à la transformation du lien au tabac et à la rencontre avec la pipe sacrée. Tu peux lire les articles précédents : De la cigarette à la pipe sacrée : mon chemin avec le Tabac ; De la cigarette à la Pipe Sacrée 2 : entre les mains de l’invisible  ; De la cigarette à la Pipe Sacrée 3 : Une porte s’ouvre doucement et découvrir bientôt l'article suivant...


Dans la lumière douce d’une forêt sacrée, une femme blonde, vue de dos, écoute en silence. L’esprit du tabac, aux cheveux longs et au grand chapeau, se penche vers elle et souffle une fumée vivante, tissée de symboles et de feuilles, qui se déploie comme un langage invisible. Entre eux, un lien mystique se forme, transmettant sagesse, confiance et secrets venus du monde invisible.
Quand le tabac murmure à l’oreille

De la cigarette à la pipe sacrée les signes du tabac et l’appel intérieur

 

Depuis plusieurs mois, un désir profond remontait.

Comme un appel silencieux, insistant, que je ne pouvais plus ignorer.

L’idée d’accueillir une Pipe Sacrée revenait sans cesse.

Mais je ne voulais pas précipiter ce choix : il fallait que cela se fasse dans l’alignement juste, à l’endroit juste.

 

Alors que j’avais écrit aux Pérou pour savoir si je pouvais remettre le Tabac dans ma vie.

Les jours ont passé.

Le silence, lui, est resté.

 

À bout de patience, poussée par une impulsion, j’ai pris la voiture et je suis partie à Lausanne. On m’avait parlé d’une boutique discrète, nichée dans une ruelle calme : une échoppe dédiée aux arts et objets amérindiens, remplie d’encens, de hochets, de plumes, et surtout… de Pipes Sacrées sculptées dans la pierre rouge de Pipestone.

 

Je me fis une promesse silencieuse : « Si je n’ai pas de réponse à mon mail du Pérou avant d’entrer, je n’achèterai rien. Même si la Pipe m’appelle. »

Ce serait mon test.

 

Face à la Pipe Sacrée : l’épreuve du cœur

 

Je suis partie, le cœur en joie. La boutique était en période de soldes, et un hochet magnifique m’avait appelée que je souhaitais comme cadeau d’anniversaire.

 

En arrivant en ville, j’ai marché jusqu’à l’échoppe.

À l’entrée, le parfum du cèdre m’a enveloppée, accompagné du tintement discret des carillons.

Tout de suite, je l’ai vu : le hochet que j’avais repéré sur le site internet.

Il était là, posé comme s’il m’attendait.

Je l’ai pris dans mes mains, émue.

 

Puis mon regard a glissé doucement vers la vitrine…

Là où trônaient les Pipes Sacrées.

 

Elles étaient alignées, certaines portaient des têtes d’animaux, d’autres plus épurées, mais toutes vibraient d’une présence.

 

Je suis restée là, longtemps. Immobile.

A les contempler.

 

Puis j’ai baissé les yeux, souri.

J’avais promis. Je tiendrais parole.

 

J’ai acheté le hochet.

Et je suis sortie.

Pas de Pipe.

 

Je me sentais fière, légère.

Fière d’avoir tenu parole, de ne pas avoir cédé à la tentation, même face à la beauté de ces objets sacrés.


La réponse

 

Sur le parking, sans y penser, j’ai allumé mon téléphone.

J’avais reçu un email.

Le Pérou.

 

Mon cœur bondit dans ma poitrine.

Le Tabaquero acceptait ma demande.

Le Tabac sacré m’était à nouveau ouvert.

 

L’émotion monta.

Une joie immense, mêlée à une profonde gratitude, m’a envahie.

Il me félicitait pour ma patience, ma rigueur, la sincérité de ma démarche.

Je me sentis vue.

Vraiment vue.

 

Après tant de doutes, de détours, de résistances, ces mots résonnaient comme une bénédiction. Mais cette bénédiction avait un prix.

 

Il me demandé de venir au Pérou pour trois mois afin de réintroduire la médecine du Tabac.

Soit en juin, juillet, août de cette année…

Soit en mai, juin, juillet de l’année suivante.

 

Je restai figée.

C’était un oui… exigeant.

Un de ces appels de l’âme qui viennent bouleverser une vie entière.

 

Comment allais-je faire ?

Comment m’organiser ?

Financièrement, logistiquement, intérieurement ?


Baignée dans des nuances chaudes et vibrantes, une femme de dos se tient immobile. Ses boucles ondulent comme des flammes vivantes, tandis que des volutes dorées et cuivrées se déploient autour d’elle. Parmi elles, des points d’interrogation lumineux flottent, suspendus comme autant de questions sans réponse.
Quand le doute se déploie

 

Quand les esprits testent la patience : une histoire de tabac et de foi

 

Les jours suivants, le doute s’installa, insidieux.

Toute la confiance que j’avais nourrie depuis des mois se mit à vaciller.

Est-ce que c’était juste ?

Est-ce que j’étais prête ?

Et si je me trompais ?

 

Je ne voulais pas agir dans la peur ou la précipitation.

Mon cœur voulait dire oui, mais ma tête multipliait les « mais ».

 

Dans ce tourbillon, une évidence s’imposa : il était temps d’écrire à Thomas.

Je repensai à cette phrase glissée par Heather, comme une graine discrète :

« Tiens, voilà l’email de Thomas. On ne sait jamais, si un jour tu veux lui écrire directement… »

 

Et si c’était lui, l’artisan de ma Pipe ?

Et s’il acceptait de me la façonner ?

Je lui écrivis.

Je lui partageai mon histoire, l’appel qui me traversait, et lui demandai s’il accepterait de créer ma Pipe Sacrée.

 

En parallèle, un rendez-vous Zoom m’attendait avec Martha.

J’avais besoin de parler. De poser mes incertitudes quelque part.

Elle m’écouta avec attention, même si je sentais qu’elle ne partageait pas entièrement la manière péruvienne d’aborder le Tabac.

 

Puis elle me dit une phrase simple, limpide :

« Écoute-toi, Lorraine. »

Elle n’ajouta rien.

Mais ce silence-là disait beaucoup.

 

Puis, presque comme en passant, elle glissa une proposition inattendue : « Si jamais tu veux venir  à Pipestone en juillet, et que le billet d’avion jusqu’au Minnesota est trop cher, tu peux faire un aller-retour jusqu’à Los Angeles. Je viendrai te chercher et nous ferons la route jusqu’à Pipestone en van. »

 

J’en eus l’impression de rêver.Cette femme, que je connaissais à peine, me faisait don d’un rêve longtemps attendu.

Une traversée en van, à travers les paysages sacrés.

Ce n’était pas rien.

Je la remerciai profondément, touchée par sa présence douce, même à distance.

Mais je lui dis que je devais encore clarifier ce qui m’appelait vraiment.

 

Je savais que ce n’était pas encore le moment de répondre.

J’avais besoin d’écouter.

Encore.

Toujours.

 

L’écho du rêve et le retour à la jungle

 

Le lendemain, une cérémonie de la Pipe Sacrée était prévue sur Zoom avec le cercle de femmes de Martha. Nous avons prié ensemble, partagé nos peurs, nos doutes, nos élans. Dans ce tissage de paroles et de silence, quelque chose en moi s’est éclairci. Une certitude douce mais ferme : je devais retourner en Amazonie.

 

Ce lien avec le Tabac, dans sa forme la plus originelle, ne pouvait se sceller qu’au cœur de la jungle. Là où tout avait commencé pour moi. Là où la médecine m’avait parlé la première fois. Là où j’avais appris à écouter.

 

Mon cœur savait. Et Thomas ne répondait toujours pas.

 

Nous étions en pleine Semaine Sainte. Cette semaine si particulière, traversée par les mystères de la mort et de la résurrection. Je ressentais l’intensité symbolique de ce moment. Alors j’écrivis à Satya. Je ne voulais pas m’engager sur ce chemin sans sa bénédiction. Si Grandmother Medicine Song avait été encore en vie, c’est à elle que j’aurais demandé. Aujourd’hui, c’est Satya qui garde le feu. Je ne partirai pas sans son accord.

 

Puis, dans la nuit du Vendredi Saint, un rêve est venu.

 

Je suis dans la jungle, au bord du fleuve.

L’air est moite, vibrant du cri des singes hurleurs et du frémissement des feuilles.

Et soudain, j’apprends qu’Olivia n’est pas morte.

Je suis au téléphone avec elle.

Mais en même temps, je suis avec elle.

Deux réalités se superposent, comme si les mondes s’étaient ouverts l’un à l’autre.

 

Je lui dis, bouleversée :

« Mais tu es vivante ! »

Elle me répond calmement, sans surprise :

« Oui… mais invisible. »

 

Je lui confie mes doutes, cette décision à prendre, ce choix qui me taraude. Partir trois mois auprès du tabaquero au Pérou… ou suivre un autre chemin. Elle m’écoute sans un mot, puis me répond avec une douceur infinie :

« Tu fais comme tu veux, ma chérie. Mais certaines personnes y sont allées… et n’en sont pas revenues mieux. »

 

Elle laisse un silence. Long. Profond.

Puis elle ajoute, dans un souffle presque imperceptible :

« Tu peux venir me voir. Je m’occuperai de toi. »

 

Sa voix change. Elle devient plus ferme, posée. Elle me décrit ce qu’elle ferait : le soin, la présence, l’accompagnement. Elle parle peu, mais chaque mot porte. Une tendresse ancienne. Une force douce.

 

Je veux répondre, mais déjà, quelque chose change. Le rêve se déplie. L’espace devient flou. Je sens que je quitte l’autre rive.

 

Et c’est alors que je l’entends.

 

Un oiseau.

Un chant clair, pur, insistant, dans l’aube matinal.

Comme une alarme douce.

Comme un rappel.

 

Je tends l’oreille et me laisse porter par le chant.

Il me ramène au cœur de la jungle, là-bas, où chaque matin, alors qu’Olivia était encore vivante, ce même chant résonnait.

Ce chant me transperce, il réveille en moi ce que je suis réellement.

Il ranime ma mémoire profonde. Il me reconnecte à ma vérité.

 

Je le sais.

Je le sens.

Le message est là.

Il vient d’elle.

Il vient des Esprits.


Ce dessin visionnaire rend hommage à Olivia Arévalo, maestra et gardienne de chants sacrés, qui m’a transmis ses enseignements. Drapée dans les ailes protectrices d’une chouette, symbole de sagesse nocturne, elle se tient comme enracinée dans la forêt, reliée aux racines et aux feuilles d’automne. Les colliers de perles colorées autour de son cou évoquent la richesse des traditions et la vibration des icaros. Dans ses yeux brille la mémoire des anciens, dans ses mains se déploie la lumière des esprits alliés.
Sous les ailes de la chouette, la voix d’Olivia

 

L’acceptation et la décision

 

À mon réveil, une paix inhabituelle m’enveloppe.

Je me sens remplie de gratitude, profonde et silencieuse. Rarement ma Maestra vient me visiter en rêve, et jamais avec une telle clarté.

 

Je repense au chant de l’oiseau, à sa persistance, à sa puissance.

Et soudain, la vérité éclate en moi.

Ma Pipe médecine, celle liée à Olivia, est un oiseau.

Petit, discret, mais porteur de messages venus d’ailleurs.

Un oiseau-médecine. Un souffle d’ailes entre les mondes.

 

Je m’accorde alors deux jours,

deux jours pour laisser mon corps ressentir pleinement cette vibration qui s’élève en moi.

Je prie, je veille sur ce rêve comme on veille sur un feu sacré :

sans le précipiter, sans s’en éloigner.

 

Puis, doucement, la clarté se fait jour.

Sans bruit, sans drame.

Je prends ma décision.

Je me décide à écrire au Pérou :

Je n’irai pas.

 

Je ferme l’ordinateur, inspire profondément.

Dans les heures qui suivent, comme si l’Univers attendait que je pose ce choix pour s’ouvrir, un message arrive dans ma boîte mail.

 

C’est Thomas.

 

Il m’écrit qu’il a quitté le chemin de la Pipe Sacrée.

Qu’il ne fabrique plus de Pipes.

Mais…

Exceptionnellement, il accepte de m’en faire une.

 

Il ajoute :

Il ne l’activera pas.

Ce sera à moi, ou à une autre personne de confiance, de le faire.

 

Je reste un instant immobile. Puis un sourire éclaire mon visage.

Merci aux Esprits.

Merci à la médecine.

Merci à la Pipe Sacrée.

Merci au tabac.

 

Merci Olivia, Maestra, venue une fois encore me guider et m’accompagner.

Merci pour ta présence, au-delà du visible. Pour ta tendresse et ta clarté.

 

Je prends mon téléphone, respire un instant, puis j’écris à Martha :

Je viens à LA en juillet.

 

À SUIVRE…

 

 

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